Bonjour chers lecteurs et amateurs de la langue latine ! Aujourd’hui je vous emmène dans le monde fascinant de Cicéron, l’un des orateurs et hommes politiques romains les plus célèbres. Nous allons explorer ensemble une locution latine qui a traversé les siècles et qui résonne encore aujourd’hui : « O tempora! O mores! ».
Cette expression, traduite par « Ô temps ! Ô mœurs ! », a été utilisée par Cicéron en 63 av. JC, lors de son discours contre Catilina, un politicien ambitieux qui complotait pour renverser la République romaine. Cicéron exprimait ainsi sa préoccupation concernant la détérioration de la société romaine, la corruption, et le relâchement des valeurs morales.
Vous vous demandez sans doute quel lien cette phrase antique pourrait avoir dans notre monde moderne. Et bien, elle est souvent citée aujourd’hui pour critiquer le déclin des valeurs sociales, un peu comme lorsque l’on s’inquiète de l’évolution de certaines tendances actuelles. Ce sentiment de changement et de transition, qu’il soit positif ou négatif, est quelque chose que nous avons tous ressenti à un moment ou à un autre.
Cicéron a réussi à condenser dans cette courte phrase un sentiment universel d’inquiétude et de nostalgie, un sentiment qui traverse les âges et les cultures. Qu’il s’agisse d’une réforme scolaire qui nous déconcerte, d’une nouvelle mode qui nous surprend, ou même de l’évolution de notre propre vie, nous pouvons tous trouver un écho à cette expression.
En réfléchissant à cette phrase, nous réalisons que les préoccupations de Cicéron ne sont pas si éloignées des nôtres. Les temps changent, les mœurs évoluent, et nous tentons tous de naviguer dans ce flux constant. La prochaine fois que vous vous sentez déconcerté par les changements autour de vous, souvenez-vous que vous n’êtes pas seul. Cicéron lui-même ressentait la même chose il y a plus de 2000 ans.
3 réflexions sur “O tempora ! <br>O mores !”
On peut garder l’apostrophe de ces deux abstractions « O temps ! O moeurs ! », figure de style vive qui rend l’indignation de Cicéron. On peut aussi l’appliquer aux saccage des programmes scolaires et notamment ceux de la réforme de 2016, avant laquelle il était possible, dans une bonne classe, qui en était alors à sa 3e année de latin d’étudier en 3e le début de ce discours, mené de fond avec l’étude de l’argumentation et de la rhétorique en français. Discours intéressant , non seulement pour l’affaire qu’il évoque, s’inscrivant dans la série de guerres civiles secouant Rome au Ier siècle, mais aussi parce qu’il rompt avec la construction classique. Ici pas d’exorde, de « captatio benevolentiae ». Cicéron, alors consul, entre au Sénat, portant sous sa toge une cuirasse et débute in medias res par une violente interpellation de Catilina, présent dans le Sénat : « Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? quam diu etiam furor iste tuus nos
eludet ? quem ad finem sese effrenata iactabit audacia ? » Jusqu’où enfin , Catilina, useras tu notre patience ? Combien de temps ta folie furieuse se jouera-t-elle de nous ? Jusqu’à quel terme ira ton audace effrénée ? »
Catilina quittera ensuite Rome et lèvera une armée…
Très bien, je modifierai ça dès que possible. Merci beaucoup !
Rien à modifier, ce sont des choix de traduction, de « rendu » de l’idée, du rythme. Il y a autant de possibilités que de traducteurs !