Pluma et liber

O fortunatos nimium, sua si bona norint, agricolas !

O fortunatos nimium, sua si bona norint, agricolas !

« Trop heureux les hommes des champs s'ils connaissaient leur bonheur ! »

Bonjour à tous les amateurs d’expressions latines ! Nous vivons aujourd’hui dans un monde en perpéturel contruction, où les villes empiètent peu à peu sur la campagne. Pourtant, « O fortunatos nimium, sua si bona norint, agricolas ! »

« Trop heureux les hommes des champs s’ils connaissaient leur bonheur ! ».

Cette expression nous vient de Virgile. Dans ses Géorgiques, l’auteur nous explique que le bonheur est dans le pré, dans la nature. Le paysan, dès lors qu’il aurait conscience de sa joyeuse condition, serait le plus heureux des hommes…

Est-ce qu’il aurait écrit ça pour soutenir les petits propriétaires de terres ? Dans la Rome antique, ils menaient une vie très difficile à cause des latifundia, de grandes exploitations agricoles où travaillaient de nombreux esclaves.

A notre époque, cette citation est devenue plus générale: heureux celui qui connaît son bonheur. Surtout s’il sait s’en contenter.

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1 réflexion sur “O fortunatos nimium, sua si bona norint, agricolas !”

  1. Ne pas oublier non plus le contexte idéologique : Virgile est aussi un poète qui soutient le nouveau régime d’Octave/Auguste, lequel souhaite un retour à la terre après les longues guerres civiles, les proscriptions et expropriations, l’exode rural et la préférence pour la vie urbaine pour vivre sans travailler dur, même en étant pauvre. Les citoyens romains pouvaient bénéficier de subsides divers, distributions de blé, et formaient une foule urbaine parfois miséreuse et nombreuse. Effectivement, la vie des petits paysans- citoyens, qui travaillaient eux-mêmes, était très difficile. Dans les latifundia, propriétés de riches Romains, qui en possédaient parfois dans toute l’Italie ( comme le fameux Crassus) des foules d’esclaves travaillaient, très dur aussi, sous la houlette d’intendants, eux-mêmes esclaves mais de statut supérieur dans les faits. Ces esclaves avaient la condition la plus rude -prisonniers de guerre parfois, et non « verna » née dans la maison et faisant partie de la « familia » – bien plus rude que certains dans les villes qui étaient autonomes, tenaient des boutiques pour le compte d’un maître et percevaient une part des gains, ou bien étaient employés voire administrateurs d’une propriété.
    Bref, la paysannerie originelle, celle du citoyen-laboureur de la République archaïque, qui devenait presque une fiction, avait bien besoin d’encouragements !

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